Impossible de comprendre le pays basque, sa culture, son histoire sans s’intéresser des deux cotés de la frontière aux particularités de cette côte et le rôle qu’a joué et joue encore la mer. Visuellement, cette côte a, comme ce pays, du caractère. Démonstration à San Juan de Gaztelugatxe où nous commençons notre émission. Un endroit hors du commun, une petite île reliée au continent par un pont de pierre, au sommet de laquelle se trouve un ermitage dédié à saint Jean Baptiste qui date du X ième siècle. Avec Asier Hilario, nous découvrons ensuite le Geopark de la Cote Basque, labélisé par l’Unesco comme un sanctuaire géologique de premier ordre.
Ces falaises situées entre Zumaia et Mutriku, recèlent en effet un trésor naturel unique: des millions d’années d’histoire géologique écrites dans les couches rocheuses successives qui, sous l’action incessante de la mer, sont aujourd’hui à découvert. Cette formation capricieuse a été baptisée du nom de «flysch», un élément qui confère à toute la côte sa personnalité. Asier nous décrypte ce livre géologique à ciel ouvert qui raconte 60 millions d’histoire de notre planète.
Pour comprendre ce rapport particulier des basques avec l’Océan, nous retrouvons à Guéthary, l’une des plus belles stations balnéaires des Pyrénées Atlantiques, Gibus de Soultrait. Gibus est l'un des pionniers français du surf way of life: il a appris à surfer ici à l’âge de 10 ans. Fondateur de Surf session, ayant parcouru le monde, il est certainement l’un de ceux qui est le mieux placé pour parler du rapport à la vague. Nous repassons du coté espagnol, à Pasaia avec Andonni Etxarri, l’un des spécialistes du patrimoine maritime au Pays Basque. Il nous emmène à Albaola Faktoria, un ancien chantier naval où l’on refait vivre une page importante de l’histoire basque: la pêche à la baleine transatlantique. Nous découvrons le chantier qui n’est pas sans rappeler celui de l’Hermione, la reconstruction d’une baleinière en bois de 24 mètres de long, le «San Juan» construite en 1563 dont on a retrouvé l’épave il y a 30 ans de l’autre coté de l’Océan, le long des côtes canadiennes.
Nous finissons notre voyage avec un «moment inédit» au domaine d’Abbadia. Propriété du Conservatoire du Littoral, ce site naturel protégé de 65 hectares qui surplombe l’océan est situé sur la fameuse corniche basque (6 kms de Saint Jean de Luz à Hendaye). Comment protéger ce patrimoine sans le figer, le mettre sous cloche? Réponse: par la culture, la création. Luc Richard et Stéfano Bonadonna ont vécu ici durant deux mois en résidence d’artiste pour créer une œuvre éphémère à l’occasion de la «fête de la corniche». Le résultat est aussi étonnant que magnifique.
Commentaires